BLUSTER. 'Outlands',
(Autoproduction), par Crepa


Après un premier album et deux apparitions sur des compilations anglaises et donc une ouverture sur le monde, les Genevois de Bluster sont de retour avec un album diablement efficace et atrocement sombre à l'image de 'Nerves' qui s'inspire des meilleurs moments du Black Sabbath, période Ozzy Osbourne. C'est dire que la musique de Bluster s'est foncièrement radicalisée, essayant de transpercer nos neurones sans aucune concession à une quelconque mode ou vague musicale. Si des morceaux comme 'Fried Mind' et 'My Dead Friends' possèdent une ligne mélodique récurrente et presque enivrante, il faut dire que ce n'est pas le souci premier de la maison. En effet, le groupe, composé de Eric à la basse, de Levent à la guitare, de Carmelo à la batterie et de Nicolas de Bifides au micro, préfère travailler l'auditeur au corps en lui martelant sans cesse son message de tristesse et de désolation, tant musical que vocal. Les paroles sont 'sombrement' explicites et collent parfaitement avec cette musique qui vire par certains côtés, vers le doom de Candlemass. Les recherches de sons et d'ambiances s'enchaînent et nous plongent vers les fonds abyssaux de notre conscience, comme sur le torturé 'Wake Up'. Moins assimilable que le Bifidus, la voix de Bifides se fait parfois criarde, parfois complice, jamais repoussante et constitue indéniablement un atout majeur pour Bluster en route pour la reconnaissance internationale. Vous l'aurez compris, ces Genevois ne font pas dans la dentelle, ni dans le char d'assaut d'ailleurs, ils ne sont non plus pas à prescrire aux dépressifs en tous genres, mais ils réalisent avec 'Outlands' une oeuvre artistique intimiste de qualité empreinte de caractère et de sensualité.